Bien vivre sa grossesse

J ai cru perdre la vie ce 14 octobre

Ce vendredi, nous discutions tous les deux pendant que les enfants jouaient dans le salon… Attention la suite est racontée sans aucune pudeur, pour cette épisode je suis bien incapable de faire autrement… J ai cru perdre la vie ce 14 octobre.

À 19h nous étions debout et nous parlions de notre journée quand je lui ai dit « j’ai de l’eau qui me coule entre les jambes ». J’ai croisé les jambes et j’ai ajouté « Mais beaucoup… ». J’ai filé dans les toilettes, j’ai compris, imaginé, projeté l’impensable…

J’ai laissé glisser mes vêtements au sol, j’ai enjambé le rebord de la baignoire, je  me suis accroupie… Je me suis mise à pleurer en me balançant d’avant en arrière. Fixant le fond de la baignoire. Je ne voulais pas me relever j’avais trop peur de voir la vie partir entre mes jambes.

Je suis restée longtemps mais je ne saurais dire combien de temps. Accepter, comprendre, nier, refuser… Enceinte de 3 mois, 3 jours après devait avoir lieu notre 1ère échographie.

Papa-Fripouille est venu me sortir de mon état en me disant que nous devions aller aux urgences. Emmener BO-M et Fripouille chez mes parents et trouver quelque chose à leur dire.

Ce qui a impliqué d’annoncer à BO-M en 5 min dans des circonstances tout à fait malheureuses ma grossesse! Pour Fripouille, nous lui avons dit que nous devions aller faire une course et qu’ils allaient manger chez papi/mamie… Il sautait de joie, tout excité! Il n’a pas perçu le malaise, mon visage livide, les yeux rougis de son papa et c’est tant mieux!

Aux urgences :

C’est un peu comme une faille spatio-temporelle, le temps s’allonge… Sur mon ticket était indiqué qu’il y avait 0 personne devant moi, pourtant nous avons attendu… Attendu… Attendu… Il n’y avait pas énormément de monde mais plus le temps s’écoulait plus le hall se remplissait. 

Après avoir attendu au moins 1h30, j’ai enfin été appelée. Papa-Fripouille n’a pas pu venir avec moi. On m’a placé dans une salle et j’ai attendu… Attendu… Attendu… 

Finalement un médecin urgentiste est venu, il m’a demandé ce qu’il se passait, m’a palpé le ventre. A appelé la gynécologue de garde, pas de bol elle venait de rentrer chez elle! Elle a donc demandé à ce que je rentre chez moi et me présente à nouveau aux urgences le lendemain pour rencontrer la gynécologue. Il m’a renvoyé chez moi en me disant « si ça ne saigne pas la rage… » je lui ai répondu complètement déconcertée que c’était difficile pour moi d’évaluer! 

Le lendemain aux urgences :

Je me suis présentée en expliquant que je devais voir un gynécologue et que j’étais déjà venue la veille.

J’ai attendu… Attendu… Attendu… Pas de bol! La gynécologue présente ce jour n’est pas disponible, c’est un urgentiste comme la veille, qui va s’occuper de moi. Là, je suis désespérée, si c’est pour refaire la même chose que la veille, à quoi bon?!

Une infirmière déboule dans la chambre et me dit « je vais vous faire une prise de sang et ensuite le médecin viendra vous faire une écho ».

Moi: « On m’a déjà fait une prise de sang hier soir, vous pourriez peut-être me dire déjà ce qu’il en ressort…« 

Elle: « Haaa vous étiez déjà là hier!? Alors attendez je vais regarder si on a vos résultats… Bon et bien je ne les trouve pas, je pense que c’est parce que vous êtes entrée à nouveau aux urgences aujourd’hui, du coup ça fait deux entrées » sur ce, elle abandonne l’idée de me faire une prise de sang!

 

Un jeune docteur passe sa tête par la porte.

Lui: « Vous êtes de quel groupe sanguin?« 

Moi: « O négatif« 

Lui: « On vous a fait une injection de rhophilac hier?« 

Moi: »Non…« 

Lui: « On va vous la faire, parce que enceinte et avec votre groupe sanguin… » 

Rends toi compte, si tu as eu le courage de me lire jusqu’ici, qu’à ce moment là j’ai bien conscience que l’on est bien peu de chose face au corps médical et que je ne sais toujours pas si le bébé que je porte est toujours vivant…

J ai attendu pour une echo mais j’étais totalement terrifiée à l’idée de regarder en face la vie qui m’avait peut-être quitté. J’ai vécu des moments tout à fait surréalistes… Le jeune médecin est revenu, m’a fait mon injection puis m’a dit « je vais vous faire l’échographie » il a déposé du gel sur la sonde et s’est excusé en m’annonçant « je suis désolée mais je n’ai jamais fait d’échographie« .  Là je me suis sentie désespérée, seule au monde. J’aurais voulu être ailleurs, j’étais en colère après le médecin, l’hôpital, le gynécologue! Et puis cette indifférence face à ce que j’étais en train de vivre!

Peut-être qu’ils en voient trop et de bien plus graves, peut-être qu’ils n’ont pas assez de temps, peut-être qu’ils se protègent… Je ne sais pas mais que c’est difficile de n’être qu’un numéro de patient…

Le verdict :

Finalement, il a tâtonner…Et enfin, j’ai entendu ce que je n’espérais même plus entendre : « En tout cas, ça bouge beaucoup là dedans!! » J’ai pleuré de joie, de soulagement, de stress, de bonheur!

Nous sommes passés par des phases émotionnelles très difficiles, de ce fait nous avons eût beaucoup de mal à l’annoncer. À 4 mois de grossesse je commence timidement à le dire à mes clients et puis pour être honnête mon bidon a pris du volume!! 

Voilà, rassure toi ma semaine confession touche à sa fin. Le blog va reprendre son activité normale, je vais arrêter de pondre des pavés.

 

La vie est bien fragile, je compte bien en profiter un maximum, quoi qu’il arrive!

 

Je te souhaite une très belle journée!

 

j ai cru perdre la vie

18 thoughts on “J ai cru perdre la vie ce 14 octobre

  1. Coucou toi ! Punaise j’ai eu les tripes tortillées tout l’article… Surtout avec ma femme enceinte, je flippe sur tout : les douleurs (ma femme souffre énormément de ligaments), les petits cris quand ma chère et tendre fille en construction « tape au niveau des côtes » etc.etc. Nous avons aussi eu droit à notre petit tour aux urgences où tu es en flip total et où tu as l’impression que tout le monde s’en fout car « quand on est enceinte on a tendance à s’inquiéter pour rien » (j’adore cette phrase…).

    Lorsque nous avons fait notre petit tour au paradis des bactéries et de l’attente interminable, je n’ai pas pu, moi non plus, aller avec ma femme pour l’examen. Et alors on peut me sortir n’importe quelle explication (secret médical, respect de la relation médecin-patient, « si on faisait rentrer tout le monde » etc.), il est inadmissible de laisser une femme enceinte et inquiète comme elle ne l’a jamais été, seule, potentiellement face à un des pires moments de sa vie.

    J’espère que tu te sens mieux maintenant après cette frayeur…

    Zoubi !

    1. Merci de ton partage d’expérience! C’est vrai qu’au moins le futur papa devrait être autorisé à accompagner la future maman ou l’ex future maman… J’espère que ta femme se porte bien et son bidon aussi! Elle est à combien de mois?
      Je me sens mieux oui merci! 🙂
      Biiizzzzz

  2. Et bah moi que me plaignait de l’attente aux urgences!!! Mais j’aurais carrément pété un boulon !
    L’avantage, c’est que j’étais aux urgences de la maternité de ma ville. Mon mari a pu assister à l’examen et l’examen en lui-même a été vraiment très bien.
    Effectivement, je ne devais pas encore te suivre à l’époque, car ton article ne me dit rien. En tout cas, maintenant, je sais qu’on a vécu la même chose.

    1. J’ai fait la bêtise de ne pas penser à aller aux urgences de la maternité! Sur le coup nous étions tellement déboussolés que nous nous sommes allés à l’hôpital… ERREUR!
      Tant mieux, c’est bien mieux psychologiquement d’être pris en charge correctement!

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